L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Quatre membres de l’Ordre national du Québec reçoivent un prix du Québec et deux sont admis dans l’Ordre du Canada

Québec, le 16 janvier 2006 - Quatre membres de l’Ordre national du Québec reçoivent un prix du Québec et deux sont admis dans l’Ordre du Canada.

Les Prix du Québec

Les prix du QuébecLe 8 novembre dernier, la ministre de la Culture et des Communications, madame Line Beauchamp, ainsi que le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, monsieur Claude Béchard, rendaient hommage à onze personnalités du domaine des sciences et de la culture. Quatre membres de l’Ordre national du Québec ont ainsi reçu les prix suivants :

  • Le prix Paul-Émile-Borduas décerné à madame Micheline Beauchemin, chevalier (1991)
  • Le prix Denise-Pelletier décerné à madame Clémence Desrochers, chevalier (2001)
  • Le prix Georges-Émile-Lapalme décerné à monsieur Jean-Marc Léger, officier (1992)
  • Le prix Gérard-Morisset décerné à monsieur Cyril Simard, officier (2005)

Voici quelques extraits des allocutions prononcées par les lauréats :

Madame Beauchemin :

Les moyens que j’ai choisis pour m’envoler, résister à l’effritement du temps et laisser mon empreinte sont parmi les plus vulnérables et les plus fragiles : le fil et la lumière. J’ai eu la chance de naître au bord du fleuve, d’avoir grandi, d’avoir navigué et d’y vivre maintenant depuis plus de 40 ans. Ce fleuve, c’est la couleur liquéfiée sans cesse renouvelée, peuplée l’hiver d’ailes de glace sans ombre, sur lesquelles cent mille paillettes de lumière échangent leurs reflets dans une apparente immobilité. L’intense lumière de la neige, je l’ai retrouvée dans l’Arctique, paysage absolu où les surfaces miroitantes ne sont pas ce qu’elles semblent être. Mes sculptures spatiales en aluminium miroir en ont émergé. Les fils de soie rapportés du Japon m’ont permis de traduire de façon sensuelle les moirés lumineux. Ma vie a été centrée sur le fil, toujours repris, auquel j’ai voulu insuffler un long mouvement et donner corps, matière, volume.

Madame Desrochers :

C’est tellement un beau cadeau, parce que j’ai eu le bonheur de travailler avec la grande Denise Pelletier dans des textes de Marcel Dubé, elle faisait ma mère. C’est une femme que j’admirais beaucoup, un talent immense […]. Mais comment j’ai réussi à me faire un chemin? Comme vous tous, vous partez d’une enfance, vous voulez faire quelque chose. Je voulais faire une actrice, mais les sœurs disaient que j’avais pas l’accent, que j’avais les « â » trop fermés! Je dis : « Je comprends pas pourquoi vous dites « çâ »! […] Mais c’est grâce à Jacques Normand que vous connaissez […] que j’ai eu cette première naissance […], c’est lui vraiment qui m’a ouvert la porte […]. Mais, dans ma vie, il y a des gens qui sont très très importants, c’est les musiciens […]. Toute ma vie, j’ai eu envie aussi de ne pas toujours être seule sur scène. Donc j’ai fait, avec les Bozos, avec les Girls, j’ai fait des spectacles avec d’autres comédiens, avec des chanteurs. Ils ont vraiment été très importants pour moi, c’est ça qui m’a fait grandir. Le public a été mon meilleur compagnon. Sans vous, je n’existe pas.

Monsieur Léger :

Il y a, en effet, une éminente responsabilité de chaque citoyen envers sa langue, bien collectif souverain, et, dans le même temps, une obligation ardente de la servir et de la sauver chaque jour, à la fois au nom de ceux qui furent et pour ceux qui viennent. Ici, la sauvegarde de l’identité et celle du patrimoine se rejoignent […]. La qualité et la précision du verbe sont d’autant plus impérieuses qu’elles conditionnent l’accès à toutes les disciplines, qu’elles ouvrent sur toutes les connaissances. La langue est en soi connaissance, la plus haute, et clé de toutes les autres. Il en va ainsi certes pour toutes les langues et, à travers elles, pour toutes les cultures. Mais notre situation propre, notre situation présente, conséquence d’une histoire à la fois éclatante et douloureuse, rend le combat permanent pour le salut du français chez nous, toujours plus exigeant et toujours plus difficile […]. Mais, qui sait, c’est peut-être dans de petites sociétés comme la nôtre que peut s’amorcer le nécessaire et le pressant redressement.

Monsieur Simard :

Selon cette convention [celle de l’UNESCO], les biens et services culturels ont une double nature, économique et culturelle, parce qu’ils sont porteurs de sens et de valeurs. La qualité de leur transmission revêt donc une importance capitale pour assurer la pérennité et la survie de ce patrimoine de l’humanité. Tout au long de ma carrière, j’ai voulu que cette nécessaire transmission soit enracinée, humaniste et prospère. Je la souhaitais enracinée, portée par l’histoire en créant de nouvelles traditions, basées sur les traits universels de notre culture matérielle et immatérielle. Je la souhaitais humaniste, respectueuse de l’imagination et des talents de nos créateurs, là où la main de l’homme crée des objets utiles et beaux pour notre environnement. Afin de créer une richesse nouvelle, je la souhaitais prospère, fière de promouvoir « le patrimoine qui gagne sa vie ». […]. En fait, notre plus grande menace n’est-elle pas celle de l’épuisement de nos passions?

Site Internet des Prix du Québec

L’Ordre du Canada

Le 18 novembre, à Rideau Hall, Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada, présidait la première cérémonie d’investiture de l’Ordre du Canada de son mandat. La gouverneure générale, qui est chancelière et compagnon principal de l’Ordre, a remis l’insigne à 43 récipiendaires : 18 officiers et 25 membres ont ainsi été reçus au sein de l’Ordre. Parmi ceux-ci, deux membres de l’Ordre national du Québec recevaient un insigne d’officier de l’Ordre du Canada, soit :

  • Madame Rita Letendre, officier (2002)
  • Monsieur Bruce Graham Trigger, officier (2001)

Site Internet de l'Ordre du Canada

Félicitations aux membres de l'Ordre national du Québec qui se sont distingués!

Online as of: September 27, 2011