Née à Montréal, elle a grandi dans l’Est, rue Notre-Dame. C’est à l’hôpital Sainte-Justine qu’elle a rencontré le docteur Corti; lui se spécialisait en pédiatrie pendant qu’elle devenait une des toutes premières Québécoises à faire de la chirurgie. C’est en 1961 qu’elle s’est installée dans la savane, à Gulu, protectorat britannique au nord de l’Ouganda. Depuis 34 ans, elle y a bâti, avec son mari, un hôpital catholique qui a su s’imposer comme l’un des meilleurs d’Afrique orientale. Cet hôpital héberge plus de 10 000 malades par année, en traite plus de 150 000, et le docteur Teasdale-Corti y a pratiqué plus de 13 000 interventions chirurgicales. Ce travail colossal a été réalisé dans les conditions très difficiles : la dictature, la guerre civile et une épidémie de SIDA qui l’atteindra elle-même. Docteur Schweitzer des Ougandais, Lucille Teasdale-Corti est aussi le Norman Bethune de sa génération. Comme le célèbre chirurgien montréalais, sa maladie l’empêche depuis deux ans de pratiquer la chirurgie; elle consacre donc son temps aux malades atteints du SIDA en clinique externe. Membre de l’Ordre du Canada, elle a obtenu la distinction la plus prestigieuse de l’Organisation mondiale de la santé et elle est officier de l’Ordre du mérite de la République italienne.
– Madame Teasdale-Corti.
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