L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Jean-Eudes Bergeron (1925 – 2018)

Chevalier (1998)

Jean-Eudes Bergeron a mené sa vie sous le signe de la coopération et de l’entraide, et ce, sur le plan tant professionnel que personnel. Originaire de Normandin, l’homme s’est installé à Métabetchouan, avec sa femme, en 1961. Ses handicaps majeurs et mineurs permanents dus à la poliomyélite n’ont jamais eu raison de son énergie débordante. On lui doit la mise en place de plusieurs caisses populaires aux quatre coins de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. L’une de ses plus grandes réussites a été d’ouvrir, en 1965, une caisse populaire à Mashteuiatsh. En 2014, à Alma, on a inauguré, en sa présence, la Maison Jean-Eudes-Bergeron, un lieu d’hébergement pour les personnes atteintes d’un handicap sévère, qui a été ainsi nommé pour rendre hommage au fort engagement de cet homme envers la collectivité.

M. Bergeron naquit à Normandin en 1934. Il a fréquenté, de 1949 à 1951, l’école d’agriculture de Chicoutimi, puis, de 1956 à 1959, l’école de commerce de Chicoutimi, où il obtint un diplôme de sciences commerciales.

De 1950 à 1953, il présidait le Cercle des jeunes agriculteurs ainsi que la Jeunesse agricole catholique de Normandin. Mais après avoir expérimenté, comme associé de son père, le métier d’agriculteur, auquel il se destinait avec passion, il fut durement touché par la poliomyélite en 1954. La maladie incurable l’a contraint, dans la jeune vingtaine, à une longue hospitalisation (trois mois à l’hôpital de Chicoutimi et cinq à l’hôpital Sainte-Justine de Montréal), nécessaire pour réadapter ses bras et ses jambes, qui avaient cessé tout mouvement. Et par la force des choses, il réorienta sa carrière en 1955.

De 1959 à 1961, il était contrôleur et gérant adjoint de la ferme des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier de Chicoutimi, qui comportait alors 2 800 acres en culture destinée à nourrir les animaux domestiques de l’exploitation.

En 1961, il intégra le personnel de la Fédération des caisses populaires Desjardins du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Au fil des ans, il y a été inspecteur, directeur du service de l’économie familiale, directeur du service de l’éducation, directeur du service des communications et du développement ainsi que directeur général et premier vice-président directeur général.

Une multitude d’attributions ont jalonné sa carrière : vice-président du Conseil de la coopération du Québec, président de la Société d’habitation Alphonse-Desjardins, président fondateur du Conseil de l’intercoopération du Saguenay–Lac-Saint-Jean, trésorier de la SODEQ Sagamie, vice-président, trésorier et secrétaire du conseil d’administration du Conseil régional de concertation et de développement du Saguenay–Lac-Saint-Jean, président et trésorier de la Corporation régionale d’investissement Amisk, commanditaire de la SOCCRENT et président de la Corporation de développement économique de la Métabetchouan.

Pendant sa retraite, amorcée en 1994, il était actif dans diverses organisations à vocation non économique : l’Association des bleuets du Québec, la Fondation de l’héritage culturel autochtone de Mashteuiatsh, le comité d’action et d’éducation du diocèse de Chicoutimi et la Coopérative de services à domicile de Lac-Saint-Jean-Est, pour ne nommer que celles-ci.

Au reste, de 1963 à 2013, il faisait partie du conseil d’administration et du comité de direction du Camp musical du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il faut ajouter que la musique comptait beaucoup pour M. Bergeron, qui a été, de 1961 à 1991, membre de la chorale de la paroisse de Saint-Jérôme. Dans les années 1950, il a suivi des cours de chant auprès de Lucien Ruelland, un chanteur d’opéra natif de Chicoutimi, qui a fait carrière en Europe.

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