L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Camille Sandorfy (1920 – 2006)

Chevalier (1995)

Le professeur Sandorfy est né en Hongrie en 1920 où il a reçu en 1946 un doctorat dans le domaine de la spectroscopie électronique. Après 5 ans au prestigieux Centre de mécanique ondulatoire appliquée de Paris, Camille Sandorfy reçoit un doctorat d'État de la Sorbonne intitulé Contribution à l'étude des diagrammes moléculaires. Puis de 1951 à 1952, il fait un stage postdoctoral dans le laboratoire du Dr R. Norman Jones au Conseil national de recherche du Canada dans le domaine de la spectroscopie de vibration. Les écrits de Sandorfy et Jones sur les fréquences de groupe sont encore considérés comme des ouvrages classiques dans ce domaine (traduits en russe).

En 1953, il se joint au corps professoral du Département de chimie de l'Université de Montréal où il fonde un laboratoire de chimie quantique, de spectroscopie électronique et de spectroscopie vibrationnelle. Ce laboratoire devient très vite un centre d'excellence qui continuera à grandir durant les trois prochaines décennies. Camille Sandorfy peut être considéré certainement comme un des pères fondateurs de la chimie théorique au Canada. Par la suite, son laboratoire a grandement contribué à développer la spectroscopie de molécules organiques dans le lointain ultraviolet. D'autre part, ses travaux sur la nature de la liaison hydrogène ont conduit à des applications relatives à des problèmes biologiques, notamment ceux des pigments visuels et du mécanisme de l'anesthésie.

Au cours de sa carrière, Camille Sandorfy a publié plus de 250 articles scientifiques. Son livre intitulé Spectres électroniques en chimie théorique a été traduit en anglais, en allemand et en japonais. Il est membre du bureau d'édition de plusieurs revues scientifiques bien connues. Il a organisé un grand nombre de conférences internationales en Amérique du Nord et en Europe. Toutes ces activités témoignent de l'impact remarquable de ses travaux sur la communauté scientifique internationale et sur son rôle exceptionnel dans la formation de chercheurs québécois. Plusieurs scientifiques qu'il a formés occupent des postes de responsabilité en recherche scientifique dans les universités québécoises, dans les centres de recherche et dans l'industrie.

Ses réalisations ont été reconnues par de nombreux honneurs, bourses et prix: il a été reçu membre de la Société royale du Canada en 1967, il a reçu le prix Léo Pariseau de l'Association canadienne française pour l'avancement des sciences en 1973, la bourse Killam de 1978 à 1980 et la médaille Herzberg de spectroscopie en 1980, le Prix scientifique du Québec (prix Marie-Victorin) en 1982 et la médaille de l'Institut de chimie du Canada, la plus haute médaille d'honneur décernée par l'Institut de chimie du Canada en 1983. En 1993, il a été élu membre de l'Académie des sciences de Hongrie et a reçu la médaille d'or Heyrovsky de l'Académie de la République tchèque. Il a reçu des doctorats honorifiques des universités de Moncton et de Szeged (Hongrie).

En 1985, une publication spéciale du Canadian Journal of Chemistry a été dédié à Camille Sandorfy, il contenait 117 articles dédicacés, gage extraordinaire de l'estime que ses collègues lui portent. En 1993, un numéro du Journal Of Molecular Structure contenant 47 articles lui a été dédié à l'occasion de son 70e anniversaire. En 1992, il a été nommé Compagnon de Lavoisier par l'Ordre des chimistes du Québec.

Mise à jour

Camille Sandorfy a été nommé officier de l’Ordre du Canada en 1995. En 2002, il a reçu un doctorat honorifique de l’Université de Pécs, en Hongrie, et la médaille Scientia et Humanitate Optime Meritis, de l’Académie des sciences de la République tchèque.

Monsieur Sandorfy est décédé le 6 juin 2006.

(Mis à jour en septembre 2006)