L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Bernard Beugnot (1932 – 2023)

Chevalier (2003)

Bernard Beugnot, spécialiste des auteures et auteurs du XVIIe siècle français, s’était imposé, tant au Québec qu’à l’étranger, dans ce domaine. Poussé par une curiosité inlassable, il avait parallèlement acquis un goût marqué pour la littérature du XXe siècle. Pédagogue de talent, il a marqué des générations d’étudiantes et étudiants parmi lesquels se trouvent d’excellents spécialistes qui assurent la relève.

Bernard Beugnot est né à Paris, en France, en 1932. Il avait fait ses études à l’école normale supérieure et à l’université Sorbonne, toujours en France, où il avait obtenu son doctorat. Lettres, histoire ancienne, philosophie générale et logique, littérature française, études grecques et latines, grammaire et philologie sont autant de champs qu’il a explorés avec passion. En 1962, il était entré à l’Université de Montréal, où il a été professeur agrégé, puis titulaire du Département d’études françaises. Il a dirigé le Département de 1965 à 1969 et de 1985 à 1991.

Bernard Beugnot avait étudié les aspects les plus divers du XVIIe siècle français. Non seulement a-t-il travaillé, tout au long de sa vie, sur le thème de la retraite, mais ses études sur Guez de Balzac et Boileau font autorité. Parmi les auteures et auteurs du XXe siècle auxquels il s’était attaché figurent les œuvres d’Anouilh et de Francis Ponge. Spécialiste de l’édition critique, après avoir dirigé celle des travaux d’Hubert Aquin, M. Beugnot avait publié les œuvres complètes de Ponge dans la Bibliothèque de la Pléiade. Il avait reçu plusieurs soutiens financiers et subventions de recherche, dont la prestigieuse bourse Killam et une importante contribution pour l’édition des œuvres d’Hubert Aquin.

L’œuvre monumentale de Bernard Beugnot compte pas moins d’une vingtaine d’ouvrages et près de 150 articles publiés dans des actes, des dictionnaires, des mélanges et des périodiques tels que l’Australian Journal of French Studies (Melbourne, Australie), la revue études françaises (Montréal), les Cahiers d’histoire des littératures romanes (Heidelberg, Allemagne), la revue études littéraires (Québec) et Genesis (Paris, France), notamment. Ces ouvrages, et bien d’autres, avaient valu à M. Beugnot d’être accueilli par des universités de renom, aussi bien en Europe qu’au Proche-Orient, que ce soit à titre de professeur ou d’invité d’honneur. Le professeur a participé à 75 colloques, la plupart internationaux, et vu à la tenue de six autres en France et au Québec.

Les mérites de Bernard Beugnot avaient valu à celui-ci plusieurs distinctions, dont le Prix des sciences humaines, de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences. M. Beugnot était membre de la Société royale du Canada, dont il avait reçu la Médaille Pierre-Chauveau, chevalier de l’Ordre national du mérite, chevalier des Palmes académiques et professeur émérite de l’Université de Montréal.