L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Emmett Johns (1928 – 2018)

Grand officier (2003)

Prêtre catholique, Emmett Johns, surnommé affectueusement Pops, se démarqua par la mise sur pied d’un organisme œcuménique montréalais venant en aide aux jeunes de la rue qui sont en fugue, sans domicile fixe ou en situation précaire. En 2001, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a décerné au père Johns le prix Droits et libertés, en reconnaissance de son engagement indéniable dans la défense des droits des jeunes de la rue.

Le père Johns naquit à Montréal en 1928. Il fréquenta la Thomas D’Arcy McGee High School, la première école secondaire pour les élèves anglophones catholiques de Montréal, d’où il sortit en 1945. Il fréquenta ensuite le séminaire Saint-François-Xavier de Pont-Viau, où il acheva son cours classique, par la philosophie, en 1947. Il obtint un baccalauréat en théologie sacrée de l’Université de Montréal en 1951. Suivant une formation de soir, il finit par décrocher un baccalauréat en théologie et en psychologie du collège Loyola, en 1974, année où le campus Sir George Williams et le collège Loyola ont fusionné pour former la Concordia University, dont le nom allait se doubler d’une appellation française ultérieurement et qui allait lui décerner un doctorat honorifique en droit en 1997.

Pendant la période 1953-1964, il fut vicaire pour quatre paroisses de la région de Montréal : Saint-Monica, (Notre-Dame-de-Grâce), Notre-Dame de Fatima (Laval), Saint-Anthony-of-Padua (Petite-Bourgogne) et Saint-Brendan (Rosemont). Plus tard, il fut curé pour deux autres paroisses, soit Saint-John-Fisher (Pointe-Claire), de 1975 à 1986, puis Resurrection of Our Lord (Lachine), de 1987 à 1988.

De 1959 à 1965, il servit d’aumônier au Marian Hall de Beaconsfield, maison de réforme et de protection pour jeunes filles anglophones, tenue par les Sœurs du bon-pasteur. De 1962 à 1967, il fut directeur-fondateur de la Ransom House, maison de transition pour les jeunes filles sortant du Marian Hall. Qui plus est, de 1960 à 1967, il fut l’aumônier auprès des résidentes catholiques anglophones du Centre d’accueil féminin, établissement de détention pour jeunes filles, situé au centre-ville de Montréal, que géraient alors les Sœurs du bon-pasteur.

De 1964 à 1971, il fut le premier aumônier catholique à plein temps du Verdun Protestant Hospital, soit avant et après que cet hôpital psychiatrique ait été rebaptisé Hôpital Douglas, en 1965.

En 1972, il participa étroitement à la fondation de la Provincial Association of Teachers of Ethics and Religions (PATER).

En 1988, le père Johns décida de tendre la main aux personnes mineures en difficulté à Montréal. Il sollicita donc un prêt personnel de 10 000 dollars auprès d’une caisse populaire, acheta une autocaravane d’occasion, qu’il appela Le bon Dieu dans la rue, et se mit à sillonner les rues du cœur de la métropole québécoise, de 21 h 30 à tard dans la nuit, à la recherche de jeunes sans-abri ou à risque d’itinérance. En 1993, il implanta Le Bunker, local offrant notamment un refuge de nuit à ses protégés. En 1997, il ouvrit Chez Pops, un centre d’accueil de jour pour les jeunes de la rue. Au début de 2018, grâce à la vision et aux efforts du père Johns, on trouvait un ensemble de prestations adaptées et personnalisées pour les 12-35 ans de Montréal (abri d’urgence, repas chauds, soins physiques et psychologiques, services d’aide au logement, ateliers de formation, prestations de réinsertion socioprofessionnelle, etc.) que chapeautait un organisme à deux appellations officielles : une longue (Le bon Dieu dans la rue) et une courte (Dans la rue), aux usages différents. Cet organisme comptait alors plus de 65 salariées et au-delà de 135 bénévoles.

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