L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Félix Leclerc (1914 – 1988)

Grand officier (1985)

Né à La Tuque en 1914, Félix Leclerc a vécu son enfance entouré d'instruments de musique qu'il apprend vite à maîtriser. Son père le plonge dans le monde des bûcherons et des draveurs. La terre, les bois, l'espace et la musique - il lit, il compose, il bûche et coupe le bois - voilà pour les années trente, comme il se raconte dans «Pieds nus dans l'aube».

Après ses études à Ottawa, une carrière de «speaker» puis de scripteur radiophonique l'amène peu à peu aux contes poétiques, à la chanson et au théâtre avec la troupe «Les Compagnons de Saint-Laurent» du père Émile Legault.

On connaissait déjà Leclerc au Québec pendant les années quarante, comme le conteur-poète-fabuliste de la radio et du livre, quand, à l'instigation de Guy Maufette, il songea à chanter, accompagné d'une guitare, les quelques refrains parsemant ses récits. À la fin des années quarante, Félix compose «Notre sentier près du ruisseau» et se retrouve à Radio-Canada comme animateur. Il écrit de plus en plus: chansons, pièces de théâtre et contes et il fonde en 1948 la troupe de théâtre V.L.M. avec son ami Maufette.

En 1950, l'impresario Jacques Canetti le lancera à Paris et il y remportera un si foudroyant succès qu'en 1951, il recevait le «Grand Prix du disque français» avec la chanson «Moi, mes souliers».

Parti pour quelques semaines, il demeurera trois ans en Europe, de 1950 à 1953. En peu de temps, on l'imite, on envie sa grande liberté. C'est la période où de grands noms sortent des rangs: les Brassens, Jacques Brel, Raymond Devos et Francis Blanche, avec qui il se lie d'amitié. Félix Leclerc a reçu, entre autres, la distinction d'officier de l'Ordre du Canada en 1968 et le prix «Denise Pelletier» en 1977. Le 13 août 1976, il participe à la Superfrancofête avec Gilles Vigneault et Robert Charlebois. C'est un triomphe. Cette même année, il publie «Le petit livre bleu».

En 1978, le Mouvement national des Québécois consacre une «Journée Félix Leclerc». Il publie cette même année «Chansons dans la mémoire longtemps». Enfin en 1985, Félix Leclerc nous présente «Rêves à vendre» une émission télévisée à Radio-Canada dans laquelle ses plus belles chansons, véritables joyaux québécois, touchent nos racines les plus profondes.

À juste titre, Leclerc a toujours été reconnu comme le premier chansonnier du Québec. Félix Leclerc manie les mots comme lui seul peut le faire dans des contes, des chansons et dans un magnifique «Tour de l'Île» qu'il publia en 1975. Il s'est retiré à l'Île d'Orléans, « quarante-deux milles de choses tranquilles », après avoir terminé sa carrière de chansonnier par une grande tournée, en France, d'une cinquantaine de spectacles.