L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Jean-Denis Gendron

Officier (1992)

Né à St-Antoine-sur-le-Richelieu le ler janvier 1925, Jean-Denis Gendron obtient successivement une licence ès-lettres de l'Université Laval (1950), un diplôme en phonétique de l'Institut de phonétique de la Sorbonne (1956) et un doctorat de l'Université de Strasbourg (1958).

Professeur à l'Université Laval dès 1950, il fonde, dès son retour d'Europe, le laboratoire de phonétique instrumentale de cette université, devenant ainsi un des pionniers des études de phonétique au Québec. Il renouvelle la recherche en phonétique articulatoire, en mettant au point et en utilisant des instruments nouveaux d'enregistrement et d'analyse. Ses travaux portent sur la prononciation québécoise et se retrouvent dans une série de publications, dont Tendances phonétiques du français parlé au Canada (1966), Phonétique orthophonique à l'usage des Canadiens-français (1967), Le phonétisme du français canadien du Québec face à l'adstrat anglo-américain (1967).

Il s'implique très activement dans le développement de la Faculté des lettres en participant avec ses collèges Roch Valin et William Mackey à la fondation du Département de linguistique (1960) et en assumant de nombreuses tâches administratives dans les divers rouages du Département de linguistique de la Faculté des lettres et de l'Université, ce qui lui vaut d'être nommé vice-doyen de la Faculté des lettres (1968-1970). Concurremment, il obtient plusieurs subventions de recherche pour le développement du laboratoire de phonétique et du Dictionnaire étymologique de l'ancien français dont il est le co-directeur (1968-1974).

Il est alors appelé par le gouvernement du Québec à présider en 1968 la Commission d'enquête sur la situation de la langue française et sur les droits linguistiques au Québec. Il se consacre pendant les quatre années qui suivent, soit de 1968 à 1972, à organiser et à orienter les travaux de la Commission, puis à rédiger à titre de co-auteur le rapport déposé en décembre 1972, devenant ainsi un des pionniers de la politique linguistique du Québec. Par la suite, il participe activement à la mise en oeuvre des recommandations de la Commission intégrées dans les lois 22 (Loi sur la langue officielle) et 101 (Charte de la langue française à titre de vice-président de la Régie de la langue française (1974-1977) et de président du Conseil de la langue française (1977-1979). De retour à l'Université Laval en 1979, il assure la direction du Centre international de recherche sur le bilinguisme (1979-1986) puis jusqu'à sa retraite en 1990, il travaille à organiser un enseignement en aménagement linguistique, en structurant un programme adéquat et en donnant un séminaire sur le sujet.

Tout au long de sa carrière, l'effort de recherche et de réflexion de monsieur Gendron a porté sur deux thèmes connexes: le premier, sur la définition d'une norme de langage au Québec, tout particulièrement en ce qui touche la prononciation, norme à propos de laquelle il a publié deux ouvrages et treize articles; le second a porté sur la place du français comme langue d'usage au Québec, surtout comme langue du travail. Trois ouvrages et seize articles témoignent de son intérêt pour cet aspect primordial de la vie de la langue française sur le territoire québécois. Il a participé très activement en 1989-1990 aux importants travaux du comité mandaté par le Conseil de la langue française pour approfondir l'idée d'une banque de linguistique québécoise et d'un grand dictionnaire des usages du français au Québec.

Professeur invité dans diverses universités (Augsbourg, Berlin), il a organisé plusieurs colloques (Québec, Londres, Barcelone, Bruxelles) et prononcé des conférences sur les thèmes mentionnés ci-dessus (Université Humbold de Berlin-Est, Université de Berlin-Ouest, Université d'Augsbourg, Université flamande de Bruxelles et française de Liège).

Monsieur Gendron est membre du Conseil international de la langue française (1967), de la Société royale du Canada (1984), de l'Ordre des francophones d'Amérique (1985) et à titre d'officier de l'Ordre des palmes académiques de France (1991).

Mise à jour

Depuis sa nomination, Jean-Denis Gendron a reçu, en 1993, le prix Marcel-Vincent, de l'Association francophone pour les sciences. À partir de 1993, s'est ajouté un troisième thème de recherche portant sur l'histoire de la prononciation du français au Québec, et quatre articles sur le sujet ont été publiés depuis.

Jean-Denis Gendron a fait paraître un ouvrage portant sur l'évolution de l'accent québécois traditionnel. Cet ouvrage vise à déterminer les causes qui ont éloigné dans le temps deux accents originellement identiques et à tracer le portrait des effets de la prise de conscience par l'élite des différences entre les deux accents. Il est intitulé : D’où vient l’accent des Québécois ? et celui des Parisiens ? Essai sur l'origine des accents, contribution à l'histoire de la prononciation du français moderne.

(Mis à jour en février 2008)

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