Fier Saguenéen, vous incarnez merveilleusement la justice sous toutes ses formes. Avant de poursuivre une remarquable carrière de ministre de la Justice, vous avez réussi à faire innocenter deux personnes injustement accusées de meurtre. Cela eut suffi, en soi, à vous mériter l’honneur que nous vous décernons aujourd’hui. Mais vous avez fait beaucoup plus pour le Québec. Ardent indépendantiste, vous êtes l’un des fondateurs du Parti québécois. Vous avez été élu pour la première fois à l'Assemblée nationale, en 1973. Comme ministre de la Justice, de 1976 à 1984, vous avez changé pour le mieux la vie des femmes, en mettant fin à la criminalisation de l’avortement et en modernisant le droit de la famille; ce qui a mené au versement obligatoire des pensions alimentaires. C’est à vous que nous devons la création du Conseil de la magistrature et l’amorce de la réforme du Code civil. C’est vous qui avez procédé à la modification de la Charte des droits et libertés de la personne, pour renforcer l’interdiction de la discrimination fondée sur le handicap; ce qui aura permis le développement des programmes d’accès à l’égalité. Un des progrès les plus importants dont vous vous êtes fait le promoteur est survenu en 1977, lorsque l’Assemblée nationale a entériné votre proposition d’interdire la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. C’était une première en Amérique du Nord, et cela nous a valu une reconnaissance mondiale. Vous avez non seulement incarné la justice et le droit, mais aussi l’amitié; cette amitié sans failles, sur laquelle aura pu compter le premier ministre René Lévesque au cours de toutes ces années. Amoureux de votre région, vous y êtes retourné à la pratique du droit et vous avez continué de contribuer à son développement. Comme patriarche d’une grande famille politique québécoise, vous nous laissez un héritage très impressionnant. Pour tout ce que vous avez accompli pour la nation québécoise, je vous remets l’insigne d’officier de l’Ordre national du Québec.
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